Par Danielle Paquin:
L’œuvre de Catherine de Moncan, figurative, intimiste, d’une grande force expressive, trouve sa source dans l'introversion et son dénouement dans l'attraction hypnotique qu'elle exerce sur le spectateur. Entre les deux, elle le plonge au cœur de l'humain.
Influencée par l'impressionnisme, elle en retient l'utilisation de couleurs vives, la touche très divisée, la représentation de la vie contemporaine, la lumière comme élément essentiel et mouvant de sa peinture. Mais l'influence s'arrête là puisque sa peinture transcende largement sa technique pour rejoindre des préoccupations quasi psychanalytiques et résolument actuelles.
Dans son atelier de Londres, elle travaille en solitaire, peignant des vues d'intérieur ou des portraits d'une modernité absolue. Partagée depuis quarante ans entre peinture et littérature, l'artiste peint comme on lit, avec attention et assiduité. Son choix de modèles est dicté par la recherche d'une authenticité sans concession. Son regard transpire une certaine mélancolie personnelle exempte de toute complaisance. Elle puise à la source de ses blessures primaires et observe sur les visages de ses personnages les traces de leur vie. Elle s'attarde sur chaque trait et révèle leurs peines, leurs douleurs, leur lassitude, leur solitude,
leurs déceptions mais aussi leurs enthousiasmes et leurs débordements. C'est avec beaucoup de tendresse qu'elle dessine tous ces petits creux qui ont formé leurs traits au fil du temps et de leurs vies. L’émotion passe. Une histoire se devine. Et l'on se sent soudain concerné par des portraits de gens qui nous sont inconnus. Catherine de Moncan est-elle consciente de savoir saisir l'âme universelle de ceux qu'elle peint?